La provenance de la Belle Princesse désormais confirmée
La Belle Princesse est bien de Léonard de Vinci et nous l’avons prouvé !
L’origine du profil de la Belle Princesse, le dessin trois craies de Léonard de Vinci est formellement identifiée. Comment et pourquoi son authenticité et sa provenance, cela est expliqué plus bas.
La preuve que la Belle Princesse est de Léonard de Vinci
Notre étude concerne la substance de l’œuvre démontrant la main gauche de Léonard de Vinci.
La provenance du tableau a été mis en évidence.
En 2009, la numérisation multispectrale a confirmé le peintre. Puis, par 6 historiens de l’Art, Nicholas Turner, Carlo Pedretti, Alessandro Vezzosi, Mina Gregori, Cristina Geddo et Martin Kemp.
L’Histoire de l’oeuvre
Découpé dans un des 4 exemplaires imprimés dans les années 1490, les Sforziades étaient consacrés à la famille du Duc Ludovic Sforza et à son père.
Chacun étant enluminé dans un frontispice illustré différemment en fonction de leurs dédicatoires :
- l’un est conservé à la BNF à Paris
- l’autre à la British Library à Londres
- le troisième démembré est aux Offices à Florence
- et le quatrième est à Varsovie.
L’exemplaire d’où est extrait ce velin, conservé à la Bibliothèque Nationale de Varsovie, a été offert à l’occasion du mariage en 1496 de la fille naturelle de Ludovic Zforza, Bianca avec son fidèle commandant, Galeazzo Sanseverino.
Léonard de Vinci a vécu chez ce dernier, notamment lors des préparatifs du mariage de Ludovic avec Béatrice d’Este, pour lequel il réalisa la décoration des tentes.
François 1er
Cet exemplaire est ensuite parti dans les collections du Roi de France Francois 1er.
Puis La Belle Princesse a été offert en 1518 au Roi de Pologne Sigismond 1er Jagellon, pour son mariage avec une autre jeune Sforza, Bona Sforza.
Le tableau se retrouva dans les collections de l’un de leurs descendants dans la famille Zamoÿski, lequel aurait découpé ce portrait de La Belle Princesse au moment de la restauration de la reliure au XVIIIème pour l’encadrer.
En 1830, des descendants de la famille Zamoyski ont émigré à Florence, où ils sont enterrés. C’est là qu’un restaurateur suisse, Mr Marchig, qui travailla 30 ans à Florence, l’aurait acquise dans les années 1950, et dont la veuve le vendit pour 21.850 $ chez Christie’s sur une attribution erronée de « portrait XIXème allemand… ».
Où ce trouve le tableau aujourd’hui ?
Aujourd’hui, le Sforziade dont a été extrait le profil est conservé à la Bibliothèque Nationale de Pologne à Varsovie.
C’est une histoire étonnante, basée sur une enquête rigoureuse, à travers les plus grandes bibliothèques d’Europe. Elle fut confirmée par des très éminents historiens de l’art dont le Pr Kemp du Trinity College d’Oxford, un des plus grands spécialistes de Léonard, et le Pr Edward Wright, professeur émérite en Histoire de l’Art de l’université de Floride du Sud, assistés en Pologne par Melle Kazia Wosniak.
Un reportage de 52 minutes a été tourné sur ce sujet par National Geographic et sera diffusé début 2012.
Le sujet est d’autant plus sensible puisqu’il y a eu une erreur d’expertise par Christie’s en 1998, donnant lieu par la précédente propriétaire à des poursuites contre Christie’s au barreau de New York, suspendus en première instance pour prescription des faits…
Le Pr Kemp nous a communiqué le texte suivant :
Le portrait avait été vendu en tant que « portrait Allemand du début du 19e siècle », « une jeune fille de profil gauche en robe de la Renaissance », chez Christie’s à New York le 30 Janvier 1998. Il a été acheté par la galerie new yorkaise Kate Ganz pour 21 850 $ qui l’a revendu en 2008 au même prix au propriétaire actuel, lequel avait l’intuition que ce pourrait être un portrait original renaissance italienne, et éventuellement de la main de Léonard de Vinci.
L’expertise du tableau : la controverse des experts traditionnels
La principale opposition provenait des experts de New York et de certains observateurs qui avaient manqué l’attribution quand l’œuvre était dans les mains de Christie’s puis de la Galerie Ganz.
Avec en arrière plan, l’action en justice au Tribunal de New York contre Christie’s de Jeanne Marchig, le précédent propriétaire qui lui en avait confié la vente.
Par la connaissance des couleurs d’origine de l’œuvre reconstituées, nous avions provisoirement identifié le portrait comme étant celui de Bianca, la fille illégitime du duc Ludovic Sforza, qui a été légitimée et mariée en 1496 à Galeazzo Sanseverino, le commandant des armées du Duc. Elle mourut tragiquement quelques mois après son mariage.
Étant donné la position et l’écart spécifique des trois trous de couture le long de la marge gauche du parchemin, Kemp et Cotte ont conclu que le portrait avait été initialement fixé dans un codex, probablement un des quatre luxueux exemplaires imprimés offerts à des moments clés de la vie à la cour des Sforza, lors de la naissance d’un enfant, ou de son mariage.
Hypothèse
Fort de cette hypothèse, confirmée grâce à l’historien de l’art David Edward Wright, les nouvelles recherches montrent que le portrait a été extrait de l’histoire élogieuse de Francesco Sforza (le père du duc), le Sforziade écrit par Giovanni Simonetta, imprimé sur vélin et conservé à la Bibliothèque Nationale de Pologne à Varsovie.
Le volume a été produit spécialement pour le mariage de Bianca et Galeazzo en 1496.
D’une part, la page correspondante a été retirée à une certaine date inconnue à partir du livre de Varsovie, sans doute au moment d’une restauration de la reliure du codex, d’autre part, le vélin du portrait correspond en tous points aux caractéristiques physiques des pages.
L’écartement des trous de reliure dans le vélin du portrait correspondent à ceux du livre. Et la composition du parchemin avec les vélins du livre est identique.
Analyse technique
Les analyses techniques démontrent que le portrait de La Belle Princesse a été placé après les textes d’introduction du livre et avant le frontispice enluminé dédié à celui à qui il était destiné.
« Nous pouvons maintenant être certains que le portrait dépeint Bianca Sforza, en l’honneur de la célébration de son mariage en 1496, et que Leonardo da Vinci en a été l’artiste :
le livre étant daté et l’origine prouvée, l’étude stylistique démontre qu’il n’y a qu’un seul artiste peintre travaillant à la cour des Sforza qui dessinait de la main gauche, Leonard de Vinci. Cette découverte devrait mettre définitivement fin à la controverse. »
La Belle Princesse a été numérisée en 2008 dans notre laboratoire. Découverte à New York, elle est désormais considérée, par des experts spécialistes, comme une oeuvre originale de Léonard de Vinci.
Les détails du tableau de maître ont été révélés sur un grand écran plasma de 165 cm, des ultra-violets aux infrarouges.
Et ce, avec une définition de 240 millions de pixels, sur plus de 500 images découpant la surface picturale comme un mille-feuilles. Cela pour le comparer côte à côte avec l’original restitué parfaitement dans ses couleurs réelles grâce aux exceptionnels résultats de sa numérisation multispectrale !
Autres numérisations
Certains exemples des numérisations sont à votre disposition sur ce site. D’autres, concernant Fragonard, Audubon, Latour, Renoir, Leonard de Vinci, Gericault, Rubens, Holbein, Heckel, Gauguin, “La Vie” par Picasso, “Les Paveurs ” et les différentes versions de “La Chambre d’Arles” par Van Gogh, celle de Chicago et celle d’Amsterdam, “Les Vieilles” & ” Les Jeunes” par Goya, sont déjà étudiés par leurs détenteurs, dans des collections privées et publiques, telles que le Cleveland Museum of Art, la New York Historical Society, le Palais des Beaux Arts de Lille, Le Kroller Muller Museum, le Van Gogh Museum, la Fondation des Princes Czartoryski, Le Chicago Art Institute, Les musées du Havre, de Rouen, de Montpellier, de Bruxelles, Le Louvre etc.
Cette innovation est une vraie révolution pour le monde de l’Art, fournissant aux experts un outil unique pour l’étude et la restauration des oeuvres qui jusqu’à présent ne pouvaient être vues et expertisées avec une telle précision sur des bases photographiques et scientifiques comparables.
AFP : Reportage sur la présentation des travaux sur La Dame à l’Hermine au Musée Czartorisky –
Voir l’invisible
La vision dans le visible et l’invisible permet une bien meilleure connaissance des oeuvres, offrant le service le plus avancé à ce jour aux collectionneurs, aux conservateurs, restaurateurs, experts, chercheurs et historiens d’art, pour mieux apprécier, étudier, comparer, reproduire et préserver les oeuvres d’art que nous avons le devoir de transmettre aux générations futures.
L’analyse scientifique repousse les limites des lois de l’optique et de la colorimétrie concernant la fidélité de la mesure photographique et la qualité des reproductions des oeuvres d’art, éléments essentiels à l’étude et à la sauvegarde du patrimoine pictural, peintures, dessins, gravures, fresques etc. Pour le plus grand plaisir des amateurs d’art, privés et professionnels, et pour une meilleure connaissance de l’Histoire de l’Art.
Livres
- Cette publication sera inclue dans la réédition du livre du Professeur Kemp, “Leonardo” (Oxford University Press, October 6th 2011).
- En 2010, Martin Kemp et Pascal Cotte ont publié un livre sur La Belle Princesse, « Histoire d’un nouveau chef-d’œuvre de Léonard de Vinci : La Belle Princesse » sur un exceptionnel profil sur vélin encre et 3 craies de couleur.